La lecture est ma passion et elle ne s'arrange pas avec l'âge pour mon plus grand plaisir.
Quatrième de couverture :
«Je n'ai jamais vu autant de corbeaux qu'autour d'Isabelle. Dès l'aube ils noircissent les trois grands chênes qui dominent sa maison. Ils restent là des jours à observer ses gestes, ses pas, la douceur de sa vie. Je suis comme eux, je les comprends.»
René Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru, grandi, avant de partir vivre leur vie. Seul désormais, il sillonne inlassablement une Provence brûlée par l'été et le gel. Dans un décor âpre et sauvage, il croise d'étranges silhouettes ; un vieil homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu'il a plantés, un truand qui a passé vingt-sept ans dans l'ombre des prisons lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie, une femme d'une mystérieuse douceur traverse des champs de neige suivie, de loin en loin, par un nuage de corbeaux.
Comme une suite à Elle danse dans le noir, ce journal est un chant d'amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande que l'on découvre dès que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant mélancolique et lumineux ; un voyage parfois cruel vers la tendresse et la beauté.
Mon avis :
De cet auteur j'avais déjà beaucoup aimé Elle danse dans le noir, acheté au Salon du livre de Rennes en mars dernier grâce à Sylire.
J'ai attendu un peu avant de lire celui-ci en me disant que je n'allais sans doute pas l'aimer autant que le premier. Eh bien si !
Ecrit sous forme de journal, ce livre se lit comme un roman.
La fille de René Frégni a bien grandi depuis Elle danse dans le noir, elle vit sa vie loin de son père, elle est étudiante et a un amoureux. Il dit qu'il n'est plus le premier homme de sa vie mais juste son père. On sent très bien que cela est difficile pour lui.
René Frégni va régulièrement garder Lili, 95 ans, qui oublie tout. Leur relation est empreinte de tendresse, j'ai beaucoup aimé ces passages ainsi que ceux avec Isabelle la fille de Lili. L'auteur en pince un peu pour elle.
L'auteur retrouve aussi de temps en temps Tony, un truand sorti de prison avec lequel il a gardé des liens.
Mais l'auteur est aussi un peu voyeur quand il observe ses voisins car il a une vue plongeante sur la fenêtre de leur salle de bains. Il ne voit que leurs corps, pas leurs têtes et il imagine les liens qui peuvent exister entre les trois habitants de ce logement. Cela m'a fait sourire à plusieurs reprises.
Et toujours quelques passages touchants où il parle de sa mère qui lui manque tant. "Pour parler à ma mère il faut que je sois seul. Jadis je ne serais jamais entré dans un cimetière à la tombée de la nuit, la seule plainte du portail aurait glacé mon dos. Maintenant que ma mère est ici, c'est l'endroit le plus rassurant de la terre, même à minuit. Mortes, nos mères veillent encore sur nous." p.26
J'apprécie beaucoup la façon d'écrire de cet auteur, c'est plein de douceur, plein d'images, plein de poésie.
Encore un très bon moment de lecture.
Les avis de Sylire et Cathulu.
Livre prêté
par Sylire.
Merci !